Recherche-Action
Depuis 2017, je collabore à des projets de recherche-action en Suisse avec la travailleuse sociale et chercheuse Sylvia Garcia-Delahaye. Ensemble, nous avons créé la méthodologie «Ma Voix en images».
«Ma Voix en images» a pour but de garantir la participation réelle (Arnstein, 1969) et effective (Sen, 2009) des enfants et des jeunes lors de la construction de connaissances sur des problématiques sociales les concernant et de politiques publiques et d’actions sociales les visant.
«Ma Voix en images» se déploie sous forme d’ateliers utilisant la photographie ainsi que la vidéo qui permettent de récolter, et de valoriser, la parole d’enfants et de jeunes touché.e.s par des problématiques sociales. Différents cycles de recherche ont été entrepris avec cette méthodologie (ex. la protection des mineur.e.s ou les conditions d’accueil de mineur.e.s migrant.e.s), qui évolue au contact de la sensibilité et l’expertise d’une équipe mixte de recherche-action composée de jeunes co-chercheurs.euses et d’autres artistes-pédagogues et chercheurs.euses. Ces recherches ont permis d’amener la voix des enfants et des jeunes à des niveaux décisionnels (institutions et politiques publiques).
Aujourd’hui, «Ma Voix en images» se développe grâce au soutien du Fonds national suisse pour la recherche (FNS) à travers une nouvelle thématique: la pauvreté infantile en Suisse.
Ma Voix en images Site Internet
Instagram
PAUVRETÉ INFANTILE
“Participation des enfants et des jeunes à la construction de connaissances sur la pauvreté infantile en Suisse” (2022-2024)
Recherche en cours financée par le FNS.
Une sélection de photographies de cette recherche sont lauréates du Prix Photo Scientifique 2023.
La totalité des images réalisées dans le cadre de la recherche sont consultables ici
RMNA
“Analyse des besoins des requérant.e.s d’asile mineur.e.s non accompagné.e.s (RMNA)” Genève (2018-2019)
Recherche mandatée par l’Etat de Genève.
Consulter l’étude complète ici
Participation des enfants et des jeunes, SPJ
“Possibilités et limites de la participation des enfants et des jeunes au sein du Service de protection de la jeunesse” Vaud (2017-2018)
Recherche mandatée par l’État de Vaud.
Consulter l’étude complète ici
Pas de goûter, pas de récré. “J’aimerais dire aux enfants qui n’ont pas de goûter pour les récréations: vous devez pas vous laisser abattre pa les gens qui se moquent de vous, vous devez pas les écouter, ce qu’ils vous disent c’est juste pour vous voir pleurer mais vous devez être forts.” 3 participant.e.s, 7-10 ans
Des factures à l’infini. “- Il y a la facture pour payer le loyer. Enfin y a tout qui est trop cher quoi. Ils ont des dettes. - Et les enfants? - Ils donnent de l’argent pour le loyer. Ils travaillent en fait.” 3 participant.e.s, 5-13 ans
Droite ou gauche? “On a pas besoin d’aller loin pour trouver la misère. On est trop obsédés par ce qui se passe ailleurs. Les politiciens ils se mêlent de ce qui se passe dans les autres pays. Alors que dans leur propre pays, les gens ils galèrent. Donc il faudrait d’abord se recentrer sur son pays pour après pouvoir aller faire des remarques ou aider les autres.” 2 participant.e.s, 18-21 ans
Être sans argent c’est être emprisonné. Moi j’aimerais faire un masque avec une bouche zippée. Et les yeux avec un compte bancaire écrit à 0 CHF. Si t’as pas d’argent, tu fais rien.” Participant, 20 ans
Une vie normale. Cette mère et sa fille rêvent d’une vie normale: un travail, un logement, le droit d’étudier. Pour une famille issue de la migration de multiples barrières apparaissent: l’urgence de trouver de l’argent, la difficulté d’intégrer l’école lorsque la situation de l’enfant est instable, etc. 2 participantes, 7 et 24 ans
Sous la pluie. Les enfants qui ont créé cette photo ont insisté sur le besoin d’avoir un toit solide pour vivre. Le groupe a également souligné la responsabilité des personnes riches, qui devraient voir ces images. 4 participant.e.s, 7-12 ans
Frontière. “En fait y a des personnes qui ont pas beaucoup d’argent c’est des personnes qui veulent passer la frontière mais elles peuvent pas parce que la Suisse elle dit: ouais t’as pas assez d’argent donc tu passes pas.” “Peut-être pas qu’en Suisse y a ce problème-là mais dans d’autres pays aussi; y a des gens qui veulent rentrer mais s’ils ont une couleur de peau spécifique ils vont pas les laisser rentrer.” 2 participant.e.s, 11-15 ans
Sports d’hiver. “Les deux premiers ils sont tristes parce qu’ils ont pas d’affaires de ski ou de luge et les autres ils en ont et ils sont contents.” 3 participant.e.s, 5-13 ans
«Moi je suis venu d’une prison et je suis dans une prison. La plupart du temps je m’évanouis, je perds l’équilibre, même les éducateurs ils peuvent rien faire. Parfois, je n’ai pas envie d’exprimer ce qui me fait mal. Comme je l’ai dit, je suis toujours en prison.»
«L’État ne m’aide pas. Je m’accroche pour qu’il m’aide. Mais l’Etat a les bras croisés dans le dos. Il ne m’aide pas. Ce qui me fait peur, c’est que tu es ici tranquille, tu travailles à l’école, tu fais du sport. À la fin, quand tu auras 18 ans, quand tu seras majeur, on te dira: tu sors d’ici, tu rentres chez toi.»
«Je viens de recevoir mon permis et j’ai un stage de dix mois. En fait pour moi ça va en ce moment. Bientôt j'aurai un apprentissage.»
«Je suis très contente. Genève m’a bien accueillie. Je suis fière, je vais à l’école depuis presque un mois. Ça fait 2 mois et demi que je suis là. Dans mon pays, une formation, ça coûte très cher. Il faut pouvoir le payer. Je n’avais pas une belle vie là-bas. Ici on a la sécurité, on a tout. L’important ce n’est pas d’avoir des papiers, c’est de vivre une meilleure vie. C’est pour ça que je suis contente.»
«Parfois je me trouve tellement démuni avec mes soucis, mes problèmes, que je ne vois aucune solution, aucune sortie. Parfois je me sens suicidaire. Je préfère mettre fin à ma vie et tout laisser tomber, vraiment. J’aimerais bien que le personnel, les professionnels m’écoutent encore. On m’a abandonné. Ça fait trois mois que j'ai 18 ans révolus et je vois que personne ne fait plus attention à moi. J’ai l’impression que je parle à des murs, que je parle dans le vide. J’ai essayé de m’exprimer, de tout dire. Je suis épuisé, fatigué. J’en ai marre de ma vie en Suisse. À quoi ça sert ? Une fois qu’on a passé la barrière, qu’on a 18 ans révolus, ils ne font plus attention à nous. Ce n'est pas acceptable. Il faut que ce soit la même loi pour tout le monde, qu’on soit mineurs ou jeunes adultes.»
«Il suffisait de me parler un peu, d’un peu d’affection, rester quelque part et pouvoir parler avec quelqu’un qui puisse me comprendre. Les assistants sociaux trouvaient un traducteur, mais je n’ai pas trouvé le contact que je cherchais. Avec de la chaleur humaine.»
«La maison représente le Service de Protection de la Jeunesse et le fonctionnement du système en général. Le SPJ essaie de faire des choses mais n’a pas les moyens parce que les assistants sociaux ont trop de dossiers pour arriver à traiter efficacement chaque situation. Ça montre comment ils cachent leurs erreurs en empêchant les jeunes de s’exprimer. Il y a une entrave consciente et voulue à l’expression au plus au niveau du SPJ. Le jeune est dans le vide et ne peut pas s’exprimer à travers ce système et avec les assistants sociaux. Les éducateurs peuvent écouter mais ils ne peuvent rien faire.»
«Ils sont à l’écoute. Ils essaient de faire le maximum. Ils agissent en fonction. Je suis très écoutée. Ils sont là.»
«Ils me tirent vers le bas. Ma parole n’est pas entendue. J’ai la rage. Le gorille qui est en moi essaie de se relever.»
«Je me sens très écouté.»
«Je ne me sens jamais écouté par les éducateurs.»
«Je ne me sens pas vraiment entendu. L’assistant social ne m’explique pas pourquoi ma demande n’est pas possible. Il me dit que je ne dois pas être au courant de ça. Il me prend pour un débile. Ça ne veut juste rien dire.»
Recherche-Action
Depuis 2017, je collabore à des projets de recherche-action en Suisse avec la travailleuse sociale et chercheuse Sylvia Garcia-Delahaye. Ensemble, nous avons créé la méthodologie «Ma Voix en images».
«Ma Voix en images» a pour but de garantir la participation réelle (Arnstein, 1969) et effective (Sen, 2009) des enfants et des jeunes lors de la construction de connaissances sur des problématiques sociales les concernant et de politiques publiques et d’actions sociales les visant.
«Ma Voix en images» se déploie sous forme d’ateliers utilisant la photographie ainsi que la vidéo qui permettent de récolter, et de valoriser, la parole d’enfants et de jeunes touché.e.s par des problématiques sociales. Différents cycles de recherche ont été entrepris avec cette méthodologie (ex. la protection des mineur.e.s ou les conditions d’accueil de mineur.e.s migrant.e.s), qui évolue au contact de la sensibilité et l’expertise d’une équipe mixte de recherche-action composée de jeunes co-chercheurs.euses et d’autres artistes-pédagogues et chercheurs.euses. Ces recherches ont permis d’amener la voix des enfants et des jeunes à des niveaux décisionnels (institutions et politiques publiques).
Aujourd’hui, «Ma Voix en images» se développe grâce au soutien du Fonds national suisse pour la recherche (FNS) à travers une nouvelle thématique: la pauvreté infantile en Suisse.
Ma Voix en images Site Internet
Instagram
PAUVRETÉ INFANTILE
“Participation des enfants et des jeunes à la construction de connaissances sur la pauvreté infantile en Suisse” (2022-2024)
Recherche en cours financée par le FNS.
Une sélection de photographies de cette recherche sont lauréates du Prix Photo Scientifique 2023.
La totalité des images réalisées dans le cadre de la recherche sont consultables ici
RMNA
“Analyse des besoins des requérant.e.s d’asile mineur.e.s non accompagné.e.s (RMNA)” Genève (2018-2019)
Recherche mandatée par l’Etat de Genève.
Consulter l’étude complète ici
Participation des enfants et des jeunes, SPJ
“Possibilités et limites de la participation des enfants et des jeunes au sein du Service de protection de la jeunesse” Vaud (2017-2018)
Recherche mandatée par l’État de Vaud.
Consulter l’étude complète ici
Pas de goûter, pas de récré. “J’aimerais dire aux enfants qui n’ont pas de goûter pour les récréations: vous devez pas vous laisser abattre pa les gens qui se moquent de vous, vous devez pas les écouter, ce qu’ils vous disent c’est juste pour vous voir pleurer mais vous devez être forts.” 3 participant.e.s, 7-10 ans
Des factures à l’infini. “- Il y a la facture pour payer le loyer. Enfin y a tout qui est trop cher quoi. Ils ont des dettes. - Et les enfants? - Ils donnent de l’argent pour le loyer. Ils travaillent en fait.” 3 participant.e.s, 5-13 ans
Droite ou gauche? “On a pas besoin d’aller loin pour trouver la misère. On est trop obsédés par ce qui se passe ailleurs. Les politiciens ils se mêlent de ce qui se passe dans les autres pays. Alors que dans leur propre pays, les gens ils galèrent. Donc il faudrait d’abord se recentrer sur son pays pour après pouvoir aller faire des remarques ou aider les autres.” 2 participant.e.s, 18-21 ans
Être sans argent c’est être emprisonné. Moi j’aimerais faire un masque avec une bouche zippée. Et les yeux avec un compte bancaire écrit à 0 CHF. Si t’as pas d’argent, tu fais rien.” Participant, 20 ans
Une vie normale. Cette mère et sa fille rêvent d’une vie normale: un travail, un logement, le droit d’étudier. Pour une famille issue de la migration de multiples barrières apparaissent: l’urgence de trouver de l’argent, la difficulté d’intégrer l’école lorsque la situation de l’enfant est instable, etc. 2 participantes, 7 et 24 ans
Sous la pluie. Les enfants qui ont créé cette photo ont insisté sur le besoin d’avoir un toit solide pour vivre. Le groupe a également souligné la responsabilité des personnes riches, qui devraient voir ces images. 4 participant.e.s, 7-12 ans
Frontière. “En fait y a des personnes qui ont pas beaucoup d’argent c’est des personnes qui veulent passer la frontière mais elles peuvent pas parce que la Suisse elle dit: ouais t’as pas assez d’argent donc tu passes pas.” “Peut-être pas qu’en Suisse y a ce problème-là mais dans d’autres pays aussi; y a des gens qui veulent rentrer mais s’ils ont une couleur de peau spécifique ils vont pas les laisser rentrer.” 2 participant.e.s, 11-15 ans
Sports d’hiver. “Les deux premiers ils sont tristes parce qu’ils ont pas d’affaires de ski ou de luge et les autres ils en ont et ils sont contents.” 3 participant.e.s, 5-13 ans
«Moi je suis venu d’une prison et je suis dans une prison. La plupart du temps je m’évanouis, je perds l’équilibre, même les éducateurs ils peuvent rien faire. Parfois, je n’ai pas envie d’exprimer ce qui me fait mal. Comme je l’ai dit, je suis toujours en prison.»
«L’État ne m’aide pas. Je m’accroche pour qu’il m’aide. Mais l’Etat a les bras croisés dans le dos. Il ne m’aide pas. Ce qui me fait peur, c’est que tu es ici tranquille, tu travailles à l’école, tu fais du sport. À la fin, quand tu auras 18 ans, quand tu seras majeur, on te dira: tu sors d’ici, tu rentres chez toi.»
«Je viens de recevoir mon permis et j’ai un stage de dix mois. En fait pour moi ça va en ce moment. Bientôt j'aurai un apprentissage.»
«Je suis très contente. Genève m’a bien accueillie. Je suis fière, je vais à l’école depuis presque un mois. Ça fait 2 mois et demi que je suis là. Dans mon pays, une formation, ça coûte très cher. Il faut pouvoir le payer. Je n’avais pas une belle vie là-bas. Ici on a la sécurité, on a tout. L’important ce n’est pas d’avoir des papiers, c’est de vivre une meilleure vie. C’est pour ça que je suis contente.»
«Parfois je me trouve tellement démuni avec mes soucis, mes problèmes, que je ne vois aucune solution, aucune sortie. Parfois je me sens suicidaire. Je préfère mettre fin à ma vie et tout laisser tomber, vraiment. J’aimerais bien que le personnel, les professionnels m’écoutent encore. On m’a abandonné. Ça fait trois mois que j'ai 18 ans révolus et je vois que personne ne fait plus attention à moi. J’ai l’impression que je parle à des murs, que je parle dans le vide. J’ai essayé de m’exprimer, de tout dire. Je suis épuisé, fatigué. J’en ai marre de ma vie en Suisse. À quoi ça sert ? Une fois qu’on a passé la barrière, qu’on a 18 ans révolus, ils ne font plus attention à nous. Ce n'est pas acceptable. Il faut que ce soit la même loi pour tout le monde, qu’on soit mineurs ou jeunes adultes.»
«Il suffisait de me parler un peu, d’un peu d’affection, rester quelque part et pouvoir parler avec quelqu’un qui puisse me comprendre. Les assistants sociaux trouvaient un traducteur, mais je n’ai pas trouvé le contact que je cherchais. Avec de la chaleur humaine.»
«La maison représente le Service de Protection de la Jeunesse et le fonctionnement du système en général. Le SPJ essaie de faire des choses mais n’a pas les moyens parce que les assistants sociaux ont trop de dossiers pour arriver à traiter efficacement chaque situation. Ça montre comment ils cachent leurs erreurs en empêchant les jeunes de s’exprimer. Il y a une entrave consciente et voulue à l’expression au plus au niveau du SPJ. Le jeune est dans le vide et ne peut pas s’exprimer à travers ce système et avec les assistants sociaux. Les éducateurs peuvent écouter mais ils ne peuvent rien faire.»
«Ils sont à l’écoute. Ils essaient de faire le maximum. Ils agissent en fonction. Je suis très écoutée. Ils sont là.»
«Ils me tirent vers le bas. Ma parole n’est pas entendue. J’ai la rage. Le gorille qui est en moi essaie de se relever.»
«Je me sens très écouté.»
«Je ne me sens jamais écouté par les éducateurs.»
«Je ne me sens pas vraiment entendu. L’assistant social ne m’explique pas pourquoi ma demande n’est pas possible. Il me dit que je ne dois pas être au courant de ça. Il me prend pour un débile. Ça ne veut juste rien dire.»